Yannis Souliotis, journaliste
Je suis né au, dorénavant lointain, mois de février 1979, à Aghia Paraskevi et j’ai commencé l’école en septembre 1984. Plus exactement, à la section grecque du LFH qui, à l’époque, avait également une école primaire. J’ai poursuivi mes études à la même école jusqu’au dernier jour, en juin 1996. Vers la fin de mon parcours scolaire, j’avais décidé que je voulais devenir pilote. Mes parents n’étaient pas opposés à mes projets, mais ils m’ont incité à me présenter aux examens panhelléniques « pour avoir un diplôme universitaire ». J’étais un élève moyen à mauvais, mais j’étais assez influencé par mon milieu, mes amis et mes camarades d’école qui, en 3ème année du Lycée se sont mis à étudier avec passion en vue des examens. Je fis de même, dans le but de présenter les examens de 4ème orientation, en Économie, etc. Le choix a été fait à peu près comme cela : je savais que je NE deviendrais PAS médecin ou philologue, par conséquent, je ne présenterais pas les examens de la 2ème et 3ème orientation. La 1ère comportait des cours comme la physique, la chimie et les mathématiques où il était nécessaire de disposer de bases meilleures que les miennes mais aussi d’étudier beaucoup. Qu’est-ce qui restait, alors ? La 4ème orientation. En 1997, j’ai réussi aux examens du département d’économie de la Faculté de droit. J’ai suivi les cours de la première année et, par la suite, il s’est produit la chose suivante : le père d’Andréas, un bon ami depuis la 1ère de l’école primaire, était journaliste dans un grand quotidien. Pour ma part, depuis le Lycée déjà, j’aimais les journaux, j’en achetais plusieurs, des journaux marginaux mais aussi des journaux traditionnels, ainsi que plusieurs magazines. J’ai donc demandé au père d’Andréas si je pouvais travailler dans un journal pour gagner un peu d’argent pendant mes études. Ainsi, en 1999, j’ai trouvé un poste de stagiaire, sans salaire, bien entendu, au journal Kathimerini. Pour apprendre le métier. Un an plus tard, je travaillais dans les magazines du groupe et, en 2002, on m’a « affecté » au reportage. Là, j’ai traité divers sujets, jusqu’à 2007. Cette année-là, on m’a chargé du reportage policier. Le fait que j’étais jeune, un garçon, et assez curieux aussi, étaient des facteurs qui ont permis qu’on me choisisse pour ce type de reportages. Entretemps, comme je gagnais de l’argent, j’avais également un alibi pour ne pas finir à temps mes études à la faculté. Si je me souviens bien, j’ai obtenu mon diplôme en 2005, c’est-à-dire, après 8 ans ! Mes parents faisaient pression et s’attendaient à ce que je trouve « un travail normal ». Je rachetais encore un peu de temps en faisant des études de maîtrise à l’ASOEE, dans le domaine du Marketing et de la Communication. L’idée était de combiner l’expérience du travail et les études. Cela a duré deux ans, de 2006 à 2008 et, ensuite, j’ai fait mon service militaire. Pendant ce temps, j’ai continué le travail. Cela a aidé le travail mais m’a aussi permis d’être relativement invisible durant mon service militaire. Avec tout cela, j’avais passé 10 ans dans le métier et, sans m’en rendre compte, j’étais devenu journaliste. L’idée de travailler, par exemple, dans une banque ou dans une société et de passer mes journées avec l’Excel ressemblait à un cauchemar. Ainsi, je continuais mon travail. Pour de très nombreuses années, il était mal payé mais très-très intéressant : on connaît du monde, on se trouve là où les choses se passent, on apprend des choses que d’autres ne savent pas mais, en même temps, c’est un travail dont on ne peut jamais se débarrasser, le laisser au bureau quand l’horaire est fini. On pourrait dire que c’est comme le téléphone mobile, comme des menottes. Et, ainsi, les années passent. Ensuite, j’ai trouvé un travail supplémentaire, par ex. à VICE, pour compléter mes revenus en rédigeant des articles, chez Alpha, pour l’enquête journalistique et pour la même raison, à Inside Story et, dernièrement, à ERT, en tant que membre d’une petite « équipe d’enquête ». Ces derniers mois, avec cette équipe, nous travaillions sur un documentaire au sujet du conflit russo-ukrainien, sur la frontière orientale, dans une région qui s’appelle le Donbass. Je m’y suis donc rendu pour tourner un documentaire, étant donné que la tension montait entre les deux pays. Et, alors que je me trouvais là, la guerre a éclaté. J’ai couvert les évènements pour environ 20 jours. Il s’agit certainement du plus grand reportage que j’ai fait depuis 1999. Je m’en souviendrai. J’y serais resté plus longtemps, mais, Christina, Melia, Ermis et Triton m’attendaient à la maison.
Les élèves ou les parents qui voudraient me poser des questions, ils peuvent le faire par courriel à l’adresse : jsouliotis@kathimerini.gr